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Pierre Feuille Ciseaux
défend une bande dessinée de création, il n’est donc pas aisé de
regrouper les auteurs sous une même description. Mais tous partagent
une vision de la bande dessinée qui est bien loin des standards de
l’industrie.
Jouant avec
les formats de leurs livres, n’ayant pas peur du noir et blanc, du
crayon de papier ou des couleurs criardes, abordant des sujets
extrêmement variés, suivant une approche particulière de ce que peut
être la bande dessinée aujourd’hui, leurs œuvres poursuivent une
démarche de création vitale.
Tous ces auteurs étaient présents lors de la deuxième édition de la résidence, en 2010.
Tous n'apparaissent pas précisément dans le film, mais tous ont eu une
influence forte sur son tournage. Qu'ils soient ici remerciés pour leur
infinie patience.
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AUTEURS DE L'ÉDITION 2010
EXERCICES RÉALISÉS LORS DE L'ÉDITION 2010
LA SALINE ROYALE D'ARC-ET-SENANS
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Après
des années et autant de livres et après s’être frotté à un travail
d'édition que l’on osera qualifier de classique (avec un livre qui ne
l’était pourtant guère), Alex Baladi, plus que jamais, est le
représentant d'une approche sincère et passionnelle du médium bande
dessinée. On reconnaît entre mille son trait épais et pourtant
gracieux, ses courbes et ses phylactères tortueux. Si l’édition
alternative avait un visage, elle ressemblerait méchamment à celui du
genevois exilé à Berlin.
Livres de référence : |
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Tous les amateurs de belles images auront déjà piaffé devant l’une ou l’autre des très nombreuses productions de ce virtuose qu’est Blexbolex. À une autre époque et dans une autre vie, il aurait trôné sur le royaume des plus célèbres des affichistes : son style graphique, reconnaissable entre mille, est souvent une terrible démonstration de maîtrise chromatique, où il manie l’aplat et les volumes comme d’autres font un point.
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Née en Corée du Sud en 1978, Juhyun Choi vit depuis longtemps en France mais a érigé un univers où ses origines prennent une place importante. Le souvenir des traditions se mélange aux critiques portées contre le système politique, militaire et social du pays qui l’a vu naître et la plupart de ses historiettes s’y frottent avec un soupçon de surréalisme, provoquant un sentiment d’irrationnel qui marque durablement le lecteur.
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Repérée dans l’aventure collective Desseins ou dans Chicou-Chicou (avec Aude Picault, Lisa Mandel et Boulet), rare blog dont chaque nouvelle note était emballante, cette jeune auteur a depuis publié quelques livres avant de s'exiler à Brooklyn. Désormais, elle y affine régulièrement son univers et d’où elle donne quelques nouvelles via Technikart ou la revue littéraire américaine McSweeney’s (entre Ware, Clowes ou Spiegelman).
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Ce jeune auteur a déjà un long parcours derrière lui, qui l’a mené de Bruxelles (où il fut étudiant à Saint-Luc, avant de devenir libraire en bande dessinée puis éditeur à L’Employé du Moi) jusqu’à White River Junction, dans le Vermont (USA), dans le cadre d’une année de résidence au Center for Cartoon Studies. Il y tenait un journal de bord publié dans un hebdomadaire belge, tout en continuant à proposer de multiples fanzines à son fidèle lectorat.
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Né en 1980 à Grenoble, Gautier Ducatez (anciennement connu sous le pseudo de Gotpower) est depuis 2002 le cofondateur des éditions The Hoochie Coochie, structure d’édition et laboratoire de bandes dessinée expérimentales. Il coordonne des ateliers de linogravure, est le rédacteur en chef de la revue Turkey Comix, anime de multiples ateliers participatifs de création en direct (vous l’avez sûrement déjà croisé à Angoulême ou ailleurs) et parfois, trouve le temps de jouer du violon.
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Ce n’est pas parce qu’un auteur n’est pas (encore) publié en France qu’il n’a rien à propo- ser. C’est pour cette raison précise que Pierre Feuille Ciseaux a invité Terhi Ekebom, dont certaines histoires, parues dans les fameuses revues Glömp ou Laikku, ont considérablement marqué le lecteur. Née en 1971, cette finlandaise touche-à-tout (carte à gratter, huile, encre) publie de nombreuses illustrations et historiettes à travers le monde (Dix Fois, Colosse), ainsi que dans les publications du très réputé collectif Napa.
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Préférant le détail au spectaculaire, l’introspectif au fictif, Loïc Gaume explore minu- tieusement le quotidien comme sujet de ses récits, qu’il publie d’abord dans quelques fanzines avant de créer le sien (Wafel, 30 numéros en trois ans !). Parallèlement à des études à l’atelier graphique de La Cambre (Bruxelles), il contribue à la revue critique L’Éprouvette publiée à L’Association, avant de finalement intégrer la nouvelle équipe de la revue Lapin. Pour Pierre Feuille Ciseaux, c’est un autre pan de son travail qui fut mis à contribution, et dont témoigne l'affiche de Découverte d'un principe en case 3 : son travail de cartographie subjective.
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De son vrai nom Matthieu Baillif, ce fanzinologue éminent (il co-anime la Fabrique de Fanzines Genevoise) ne doit rien à Enki Bilal ni à Mœbius. Ces derniers auraient d’ailleurs failli arrêter la bande dessinée après la lecture de l’imposant L’Autre Fin du Monde, ce pavé de plus de mille pages publié chez Atrabile. En effet, ce mégalomane − qui a tout de même créé les éditions Me Myself And I et adapté La Bible en BD − n’a rien trouvé de plus complexant pour ses pairs que de révolutionner le neuvième art en inventant “la BD minimaliste francophone des années 2000” ! (dixit l’auteur anonyme de l’article Wikipédia qui lui est consacré). Cette posture digne de l’avant-garde permet à notre homme de produire, à lui tout seul, autant de pages, ou presque, que le studio d’Osamu Tezuka en son temps, sans avoir trop à dessiner, et tout en restant micro-éditeur, guitariste-chanteur, voyageur, tennisman. Un doute subsiste tout de même : fait-il tout lui-même, ou embauche-t-il quelqu’un pour colorier l’intérieur des bonshommes ?
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Le genevois Andréas Kündig, pilier de la célèbre Fabrique de Fanzines, a réalisé en quel- ques années quelques centaines de ces petites revues auto-éditées ; quelques livres, aussi. Il a dessiné et publié pour la majorité des éditeurs alternatifs francophones et dans bien des journaux suisses. Son univers se situe quelque part entre l’absurde, l’irrationnel, la pensée métaphysique et le Lac de Genève.
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Auteur phare de la scène alternative française, Jonathan Larabie a passé l’essentiel de sa vie à publier dans ce que notre beau pays compte de revues collectives emballantes (Chez Jérôme Comix, FLBLB, ComixClub...). Depuis Grenoble, il envoie régulièrement quelques nouvelles via les multiples fanzines qu’il auto-édite depuis des années, entre deux bouquins. Critique sociétale, brêves du quotidien, jeux oubapiens, Larabie sait tout faire, y compris faire piaffer d’impatience son lectorat qui ne désespère pas qu’un éditeur digne de ce nom s’intéresse à son cas.
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Si la contrainte était un auteur de bande dessinée, gageons qu’elle aurait les traits du génial Lécroart. Né en 1960, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, il démarre dès 86 une carrière de dessinateur de presse, avant de publier de nombreuses bandes dessinées (souvent humoristiques) et de finalement plonger tête baissée dans l’OuBaPo, dont il est l’un des plus stimulants animateurs.
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Insatiable et infatigable, le prolixe L.L. de Mars a écrit des billions de textes, a dirigé des revues littéraires, des projets de création sonore protéiforme, a dessiné Lautréamont, dirige la revue Enculer depuis 2008, s’occupe inlassablement de restituer un dixième de ses multiples activités (livres, films, disques...) sur le gigantesque site du Terrier... Malgré tout cela, il semble conserver un peu de son précieux temps pour laisser dans son sillage quelques bandes dessinées très personnelles et hors normes.
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Née à Marseille en 1977, passée par les Arts Déco de Strasbourg, Lisa Mandel publie de nombreuses illustrations avant de créer notamment la série jeunesse Nini Patalo. Son ton désinvolte et son humour corrosif la distinguent de bon nombres d’autres auteurs émergents, et après s’être illustrée avec un blog remarqué, on trouve désormais ses livres chez Milan, Gallimard, Delcourt ou à L’Association.
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Né en 1977 à Narbonne, Pierre Maurel commence précisément vingt ans plus tard un parcours d’auteur (produisant alors de nombreux fanzines), puis est accueilli dans les pages de Jade, de L’Employé du Moi, de Ferraille, d’Ego-Comme-X... Mais il faut attendre réellement « Michel » (en 2006, L’Employé du Moi) pour que l’on commence à retenir le nom de cet auteur préoccupé par la violence de la société actuelle. Son oeuvre douce-amère mais réaliste témoigne de la difficulté et de la précarité de notre époque avec une justesse rare.
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Né en 1978 à Nîmes, ancien des Arts Déco de Strasbourg, Lauréat Jeunes Talents à Angoulême en 2000, professeur à L’Atelier BD de Strasbourg, artiste de cirque, éternel baroudeur, le parcours de Sylvain-Moizie est aussi riche que l’univers protéiforme qu’il met en place depuis longtemps déjà : « Bouclettes » a effectivement des ramifications dans toutes ses parutions (personnages se croisant, évoluant dans des époques ou des lieux différents - ou pas), qu’elles soient publiées à La Boîte à Bulles, à L’Association, chez Delcourt... ou à L’Institut Pacôme, maison d’édition qu’il a cofondé en 2000.
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